Regards croisés : la prévention au cœur de la médecine de demain

Regardez cette intervention sans plus attendre !
Lors de notre symposium à Namur, un moment particulièrement attendu a réuni deux figures majeures de la santé : le professeur Fabrice Denis, oncologue et innovateur en télésurveillance, et le docteur Laure Ysebrant, interniste spécialisée en médecine de la longévité. Ensemble, ils ont livré une réflexion stimulante sur la manière dont la prévention peut transformer notre système de soins.
Un constat partagé : agir avant la maladie
Les deux experts partent d’une observation simple mais cruciale : la médecine actuelle reste largement centrée sur le traitement des pathologies, alors que la majorité des maladies chroniques pourraient être évitées ou retardées par des interventions précoces. Fabrice Denis rappelle que « mieux prévenir plutôt que guérir » n’est plus un slogan, mais une nécessité, à condition de s’appuyer sur des outils fiables et des données objectives.
Technologie et autonomie : des leviers incontournables
Pour toucher un large public, la prévention doit être accessible et intelligible. Fabrice Denis insiste sur le rôle des technologies, notamment l’intelligence artificielle, pour analyser des données complexes et fournir aux médecins des recommandations personnalisées. Mais il prévient : « L’IA doit rester une aide à la décision, jamais un substitut à la réflexion médicale. » Laure Ysebrant complète en soulignant l’importance de l’autonomie des patients, qui souhaitent désormais co-construire leur parcours santé et disposer d’informations claires pour agir.
Un projet sociétal, pas seulement médical
Au-delà des bilans et des algorithmes, la prévention implique une transformation culturelle. Laure Ysebrant rappelle que le mode de vie, l’environnement et l’éducation sont des déterminants majeurs de la santé. Elle plaide pour une collaboration élargie, intégrant entreprises, collectivités et pouvoirs publics, afin de créer des environnements favorables à des comportements sains. Les incitants financiers, les campagnes éducatives et les outils numériques sont autant de leviers pour responsabiliser sans culpabiliser.
Vers une médecine prédictive et collaborative
Ce regard croisé ouvre la voie à une médecine proactive, centrée sur la qualité de vie plutôt que sur la seule durée de vie. Une approche qui combine innovation technologique, personnalisation des soins et engagement collectif. Le message est clair : la prévention n’est pas une option, c’est un investissement pour l’avenir.
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