Réconcilier IA, pharma et médecine de précision : une alliance à construire

Lors de notre symposium de mars dernier à Metz, Sonya Tamby est intervenue sur un sujet central : la convergence entre industrie pharmaceutique, intelligence artificielle et médecine de précision pour améliorer l’aide à la décision thérapeutique.
La vidéo de son intervention est disponible ci-dessous.

Et si l’intelligence artificielle permettait à l’industrie pharmaceutique de sortir de l’impasse, tout en accélérant l’essor d’une médecine plus personnalisée, plus efficace et plus humaine ?
C’est la vision portée par Sonya Tamby, ingénieure chimiste de formation, forte d’un parcours dans la pharma et aujourd’hui engagée dans la convergence entre IA, médecine de précision et innovation thérapeutique.
Une industrie à la croisée des chemins
L’industrie pharmaceutique est en pleine remise en question. Entre rigidité réglementaire, perte de lien avec les soignants et crise de modèle économique, elle cherche un nouveau souffle.
« Le dogme du traiter tôt et très fort est de moins en moins rentable. La singularité du patient n’est pas toujours prise en compte comme elle le devrait. »
Face à cela, l’IA et la médecine de précision offrent une alternative : mieux cibler les traitements, mieux comprendre les profils patients, et in fine, améliorer l’efficacité thérapeutique.
L’IA comme levier de transformation
Sonya Tamby distingue trois niveaux de maturité des solutions d’IA en santé :
- Diagnostic assisté (ex. : Pixyl en imagerie, déjà utilisée dans 50 centres européens)
- Pronostic personnalisé (ex. : OxiProteomics en oncologie)
- Recommandation thérapeutique (encore au stade de la recherche)
Un modèle gagnant-gagnant à inventer
Voici ce que propose l’ingénieure chimiste, un modèle de collaboration vertueux :
- Les start-up mettent à disposition leurs solutions gratuitement en phase d’amorçage
- L’industrie pharma finance cette phase en échange de rapports de données agrégées
- Ces données permettent un meilleur positionnement des traitements et alimentent la recherche
Ce modèle commence à émerger, comme le montre l’exemple d’accelRare®, une solution de diagnostic des maladies rares soutenue par Sanofi.
Des freins à lever
Malgré l’intérêt croissant, plusieurs obstacles subsistent :
- Peu de start-up ont le marquage CE et des preuves cliniques solides
- Les grands groupes pharmaceutiques peinent à identifier les solutions pertinentes
- Le manque d’expertise interne pour évaluer ces technologies freine les partenariats
« L’industrie est intéressée, mais elle est perdue. Il faut l’aider à identifier les bons partenaires, au bon moment. »
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Cette proposition est vraiment intéressante et pleine de bon sens. A voir si cela peut se concrétiser. Le projet AccelRare mérite d’être suivis à cet égard.