Exploitation des données de santé : les obstacles techniques et légaux continuent de poser problème

publié le 1 avril 2025

Les données de santé, leur qualité, cohérence, accessibilité, exploitabilité furent au programme d’une rencontre récente entre clusters et universités wallonnes et espagnoles à l’occasion de l’événement Casa Valonia, destiné à “promouvoir les synergies entre les entreprises, les universités et les centres de recherche de Wallonie et d’Espagne”.

Parmi les constats posés lors des échanges : le fait que les données de santé existent en grande quantité et selon une précision potentiellement utile en vue des divers usages (tant primaires que secondaires) que l’on peut ou pourrait en faire mais aussi, revers de la médaille, que ces données sont encore bien trop souvent disparates, répondant à des formats, des nomenclatures disparates qui forment un frein à une réelle interopérabilité et exploitabilité.

D’autres obstacles pour l’accès et l’utilisation des données de santé pointés du doigt lors de l’événement, l’intégration des outils d’intelligence artificielle (IA) dans le quotidien des soignants, leur apprentissage, l’éthique qui doit y être associée et le manque de confiance des soignants dans l’intelligence artificielle.

S’y ajoute, selon WSL, acteur du support et de la maturation des techno-entrepreneurs en Wallonie, un manque de structuration du secteur de l’e-santé. “Le secteur est actuellement mal structuré avec beaucoup d’acteurs qui ne fonctionnent pas en cluster, en écosystème”.

Le besoin d’une coordination et d’une démarche au niveau européen a également été souligné. Le représentant du WSL lors de cette conférence belgo-espagnole a ainsi regretté que la législation MDR (Medical Device Regulation) ait fait surgir de nouvelles barrières : “elle a tellement compliqué l’accès au marché que des sociétés ont décidé d’arrêter la production de certains produits. Et quand elles ont tout de même décidé de poursuivre, cela coûte bien plus cher qu’auparavant. Maintenant, pour obtenir le marquage CE, il faut mener davantage d’études cliniques, passer par un organisme notifié et établir au sein de la société des normes de qualité bien plus exigeantes qu’auparavant. »

Source : Le Spécialiste.