L’interview de Marie Detrait lors de notre Symposium à Namur en 2024
L’intelligence artificielle au service de la médecine : le parcours de Marie Detrait
Lors de notre Symposium qui s’est déroulé en octobre dernier à Namur, nous avons interviewé Marie Detrait, médecin hématologiste de formation. Celle-ci a opéré un virage professionnel remarquable en se spécialisant dans l’informatique médicale et l’intelligence artificielle. Depuis trois ans, elle occupe le poste de responsable de l’informatique médicale au Grand Hôpital de Charleroi, où elle a cofondé un laboratoire d’intelligence artificielle en collaboration avec le Dr François Waterkeyn, neurochirurgien.
Ce laboratoire a pour mission d’évaluer de manière rigoureuse et transparente les solutions d’intelligence artificielle proposées par des entreprises extérieures, tout en accompagnant les projets internes de l’hôpital. Deux initiatives majeures y sont actuellement développées : le projet QualiFHIR, qui vise à détecter la fragilité et la vulnérabilité chez les patients gériatriques, et un second projet centré sur la détection précoce de l’état réfractaire primaire à la chimiothérapie dans les lymphomes agressifs.
L’approche adoptée repose sur une collaboration étroite avec les professionnels de terrain. Chaque projet débute par une discussion avec un médecin ou un membre du personnel soignant, à partir de laquelle est évaluée la pertinence d’une solution algorithmique. Cette démarche a notamment permis d’intégrer les assistants sociaux dans le développement de QualiFHIR, afin de mieux anticiper les besoins sociaux des patients hospitalisés.
Marie Detrait souligne également l’importance de la communauté WeLink.Care, qui facilite les échanges entre hôpitaux, chercheurs et ingénieurs. Elle y a été introduite par Pierre Jacmin, directeur de l’informatique et des infrastructures du Grand Hôpital de Charleroi, et par le professeur Frédéric Thys, responsable du pôle urgence et de la recherche.
Convaincue du potentiel de l’intelligence artificielle en médecine, Marie Detrait plaide pour une meilleure formation des professionnels de santé. Elle recommande l’intégration de cours d’informatique médicale et d’intelligence artificielle dans les cursus universitaires, ainsi que le recours à des formations spécialisées, telles que les certificats interuniversitaires en programmation d’algorithmes.
Pour elle, l’intelligence artificielle constitue une réalité tangible, capable d’apporter une aide concrète au diagnostic, au pronostic et à la prévention. À condition, toutefois, que les données soient représentatives et que les outils soient développés dans un cadre éthique et rigoureux.
Si vous souhaitez voir cette interview dans son intégralité, suivez ce lien.
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