L’application de l’IA à la psychiatrie reste taboue pour la plupart des acteurs en santé mentale qui en font le nouvel avatar d’une médecine froide, distante et déshumanisée. Pourtant, l’émergence des Big Data permet d’enrichir un domaine, la psychiatrie, qui reste le parent pauvre de la science médicale, les psychiatres ne disposant que de leur cerveau pour comprendre et aider leurs patients.
De récentes recherches affinent les diagnostics et des initiatives comme l’Accelerating Medicines Partnership for Schizophrenia ambitionnent de traiter, plus tôt et mieux, les patients schizophrènes. Appliquée à l’hôpital psychiatrique, l’IA améliorera le trajet de soins du patient, objectif imposé par les autorités dans la réforme des soins en santé mentale qui pilote désormais toutes les initiatives. Enfin, dans le domaine médicolégal, l’IA affinera les outils actuels statiques et dynamiques d’évaluation du risque de récidive et offrira des interventions plus ciblées et précoces au bénéfice du délinquant et de la société.
L’IA serait-elle enfin la première révolution technologique de la psychiatrie ? Si c’est le cas, elle ne remplacera jamais cette alchimie essentielle qu’est la relation soignant-soigné. Au contraire, elle la facilitera.