Entre ambition et réalité, la Belgique se rêve à la pointe de l’IA en santé – par la bouche du Prof. Briganti
publié le 9 septembre 2024
Enthousiasme de la jeunesse ? Toujours est-il que, dans une interview octroyée au média français Hospitalia, le professeur Giovanni Briganti, professeur en intelligence artificielle et médecine numérique à l’UMons et co-pilote du groupe de travail Santé d’AI4Belgium, a une nouvelle fois redit sa conviction que “la Belgique a le potentiel pour devenir le numéro 1 mondial de l’IA en santé.”
Un rien grandiloquent et présomptueux mais une assertion déjà maintes fois entendue dans sa bouche et qu’il émet en rappelant que notre petit pays peut s’appuyer, en la matière, sur quelques arguments réels. Il évoque ainsi, à nouveau, lors de cette interview, l’existence de “substrats” exploitables – tant dans les domaines hospitalier (“performance en essai clinique”), académique (“un tiers des quelque 700 chercheurs francophones spécialisés en IA travaille spécifiquement sur l’IA en santé”), clinique qu’entrepreneurial (“300 entreprises spécialisées en santé numérique, en intelligence artificielle liée à la santé, ou en technologie médicale”).
Prof. Giovanni Briganti : “Tous les médecins ne coderont pas, bien sûr, mais l’algorithme viendra les servir dans leurs pratiques. Nous souhaitons donc former des praticiens qui sachent critiquer les résultats d’un algorithme. […] La communauté médicale souhaite être davantage éduquée au sujet de l’IA pour mieux comprendre ses tenants et aboutissants et pouvoir ainsi elle-même adopter ses outils dans la pratique clinique.”
Vu de France – ou d’ailleurs -, cette ambition de faire de la Belgique le “n°1 mondial de l’IA en santé” peut paraître surdimensionnée mais le Prof. Giovanni Briganti rappelle, que dans certains registres, les autorités et acteurs locaux avaient déjà pris diverses initiatives qui sont, peu ou prou, en avance sur les politiques menées ailleurs.
Ainsi en matière de formation initiale des professionnels de santé, des cours et formations à l’IA ont vu le jour en divers endroits, notamment en région francophone du pays. A l’UMons, “première université à mettre en place des cours obligatoires d’intelligence artificielle dans le domaine de la médecine, pour tous les étudiants dès la fin du premier cycle”. À l’ULB, via des cours obligatoires d’informatique médicale. Ou encore à l’ULiège où, lors de cette rentrée universitaire, seront donnés “des cours de médecine digitale dans les cursus de médecine et de pharmacie”.
Retrouvez l’intégralité de l’interview du Prof. Giovanni Briganti dans Hospitalia via ce lien.