“L’avenir du DPI imposera de faire des choix davantage réfléchis”
publié le 1 juillet 2024
L’un des débats organisés à l’occasion de la conférence HLTH Europe (évènement défié à l’innovation en santé, dont cette édition européenne s’est tenue à Amsterdam) avait pris pour thème l’avenir des Dossiers Patients Informatisés.
Après une phase initiale où les DPI voulaient simplement dématérialiser les processus papier (ou en tout cas les principaux processus), ils ont connu une deuxième phase, au cours des années 2010, qui a vu se multiplier les nouvelles fonctionnalités dans l’espoir d’en faire des outils plus efficaces et optimisateurs. Mais en oubliant parfois certaines rationalités et les besoins d’interopérabilité.
Les intervenants lors du débat amstellodamois (aux rangs desquels des représentants des hôpitaux britannique et de plusieurs éditeurs de logiciels) ont ainsi estimé que le DPI est à la veille d’un nouveau tournant, par ailleurs jugé indispensable. Il s’agit selon eux de les mettre davantage en prise avec les besoins réels, de les rendre plus conviviaux, moins ésotériques et davantage interopérables (entre eux et avec d’autres solutions logicielles).
Tout cela peut paraître plus que normal et mais une nuance majeure exprimée par plusieurs intervenants concerne l’adéquation aux besoins. Car ce que les professionnels de la santé disent vouloir (ou croient vouloir) ne correspond pas toujours, selon eux, à ce dont ils ont réellement besoin. Ou à ce que la finalité ou le bien du destinataire dicte…
Il faut donc certes toujours écouter les attentes des professionnels (les éditeurs ne doivent pas être les seuls à décider) mais il faut inclure dans le circuit de réflexion et de conception des spécialistes de l’“expérience utilisateur”, ainsi d’ailleurs que des spécialistes de l’interopérabilité.
Au rayon convivialité, l’un des problèmes à résoudre, souligné par les d’abatteurs, est celui de la “fatigue du clic”. Autrement dit, une navigation trop compliquée, des pertes de temps à l’encodage…
Autrement dit, en quelque sorte, la raison, l’objectivation, doit l’emporter sur le coeur ou sur le miroir aux alouettes. Ce n’est pas parce qu’un logiciel comporte telle ou telle fonctionnalité que son ajout serve réellement une finalité utile. Mais, soulignait un des intervenants, cela exigera de faire des “choix courageux”.
Dr Masood Ahmed, directeur du numérique et directeur médical adjoint du système de soins Shropshire, Telford and Wrekin (comté de Shropshire, Grande-Bretagne) : “Les DPI sont allés trop loin dans l’ajout de fonctionnalités et la collecte de données, et pas assez sur l’expérience utilisateur”.
Source : TIC Santé