12 recommandations fédérales pour les soins de santé mentale numériques
publié le 30 avril 2024
Le CSS (conseil supérieur de la santé du SPF Santé publique) a publié en mars de cette année un rapport sur le recours et l’intégration de solutions numériques dans le cadre des soins de santé mentale. Ce rapport comporte 12 recommandations en matière d’interventions et d’applications numériques de santé mentale.
Champ couvert : les “interventions numériques, applications, dispositifs portables, technologies immersives” utilisés “à toutes les phases du continuum de soins : prévention, promotion de la santé mentale, détection et intervention précoces, diagnostic et traitement, prévention des rechutes et suivi.”
Le rapport a pour but de “formuler une première série de recommandations susceptibles de contribuer à l’élaboration d’un cadre national et d’orienter les développements ultérieurs dans ce domaine, sur la base des données de recherche disponibles et des lignes directrices internationales existantes appliquées au contexte belge.”
Ce “cadre national” est appelé à édicter des “lignes directrices nationales claires et spécifiques” afin de :
- • déterminer “les outils de haute qualité en termes de preuves d’efficacité, de théorie et d’implication de l’utilisateur final”
- • préciser “qui peut utiliser ces outils, dans quelles circonstances et à quelles fins (par exemple, quelles sont les contre-indications pour les patients, mais aussi l’éducation et la formation nécessaires pour les professionnels)”
- • et souligner “quelles considérations éthiques et juridiques [qui] doivent être prises en compte lors de la planification de l’utilisation de ces outils (par exemple, le consentement éclairé, la confidentialité, la vie privée, la configuration des interventions de crise)”.
Dans son avis, le CSS envisage les bénéfices et implications potentiels des outils et solutions numériques en santé mentale pour les enfants et les adolescents “car de nombreux problèmes de santé mentale surviennent typiquement dans cette
tranche d’âge” mais aussi parce que les “digital natives” baignent plus encore que les autres tranches d’âge dans le numérique et que ce numérique, appliqué correctement en matière de santé mentale, peut être un levier efficace “de prévention et d’intervention précoce”, selon le CSS. A condition que les concepteurs de solutions tiennent compte d’une série de facteurs. Exemples cités dans le rapport : “flexibilité et charge cognitive adaptées à l’âge ; attention au langage ; variabilité des connaissances générales ; brièveté (capacité plus faible à retenir et à manipuler l’information, de sorte qu’il peut être difficile de faire défiler le texte, en particulier sur des écrans de petite taille).”
Les 12 recommandations
- – veiller à ce que les interventions et les applications numériques ne soient pas mises en œuvre de manière isolée
- – faire en sorte que les professionnels de soins de santé mentale puissent compter sur des compétences numériques suffisantes
- – permettre un financement structurel des interventions et des applications numériques rentables.
- – souligner l’importance de commencer le développement d’interventions numériques et d’applications en pensant aux patients
- – développer un réseau pour positionner les interventions numériques et les applications dans le cadre des soins intégrés
- – garantir un financement adéquat de la recherche pour préserver la qualité
- – faciliter l’interopérabilité et la connectivité
- – soutenir les développeurs d’interventions et d’applications numériques
- – faire en sorte que les interventions et les applications numériques soient axées avant tout sur leur caractère mobile
- – se concentrer sur les mécanismes de fonctionnement
- – faciliter l’extension de l’expertise au niveau national
- – formuler des attentes minimales pour les professionnels des soins de santé mentale.
Le document du CSS — Avis n° 9745 du CSS — “Interventions et applications numériques de santé mentale” — peut être téléchargé à partir de cette adresse.