2020-2021: un tournant profond, quasi-existentiel, pour la santé et la technologie en santé
publié le 4 janvier 2021
L’année 2020 aura irrémédiablement marqué de son empreinte l’évolution du secteur de la médecine, contribué à une accélération de certaines tendances ou déploiements de solutions, et modifié l’attitude et les attentes tant des professionnels de la santé que des patients (présents ou futurs).
Comment s’annonce 2021? Quels effets 2020 se prolongeront-ils et influenceront-ils le visage de la santé et de la technologie en santé en 2021 (et au-delà)?
Un article paru sur le site Futura Santé énumérait quelques évolutions et tendances probables.
En tout premier lieu, l’accès et l’exploitation accrue des données de santé, dans la multiplicité croissante de formes et de provenances qui les caractérisent: systèmes interopérables, environnements cloud, messageries, objets connectés, faits et signaux de “vraie vie” collectés en continu…
“Le traitement du langage naturel, l’automatisation des processus à distance, les avancées permises par la technologie cloud, et plus largement la portabilité des données de santé multi-plateformes sont quelques-uns des points-clé en train de rebattre les cartes et d’imposer le digital comme un levier-clé de l’amélioration des soins.”
Autre prédiction qui nous vient des analystes de Forrester: en 2021, les fabricants d’appareils connectés doubleront les cas d’utilisation de ces dispositifs dans le domaine de la santé.
Plus d’informations à ce sujet dans le rapport Forrester “Predictions 2021: Technology Diversity Drives IoT Growth”.
“En 2021, l’engagement proactif utilisant des appareils portables et des capteurs pour détecter la santé des patients à domicile augmentera. L’intérêt des consommateurs pour les appareils de santé numériques s’accélérera à mesure que les individus apprécieront la commodité de la surveillance à domicile, un aperçu de leur santé et le coût réduit des appareils de santé connectés.”
La télé-santé et, en particulier, les télé-consultations devraient confirmer leur statut de nouvelle pratique. En ce compris dans le domaine de la santé mentale: les analystes estiment qu’un tiers des rendez-vous pourraient se faire en virtuel dès 2021.
Pour rendre cette “télé-santé” possible et efficace, de nouvelles générations d’“assistants de santé autonomes” ou de dispositifs tels que des robots de prélèvement devraient également faire leur apparition.
Autre perspective future: l’essor de la médecine prédictive. Intelligence artificielle, apprentissage automatique (machine learning) et blockchain figurent parmi les leviers technologiques qui favoriseront “à coup sûr le développement de nouveaux protocoles et nouvelles approches”.
Viendront s’y greffer la médecine de précision, personnalisée, génomique et oncogénomique, avec, par exemple, une exploitation croissante, de la génomique dans les registres diagnostic et thérapeutique.
D’une manière plus transversale, en termes d’optique adoptée par la société et par les dirigeants de la planète, le choc de la pandémie a provoqué certains changements quasi-philosophiques, replaçant la vie humaine, la santé, au coeur de l’équation Economie. Réaction de Pavlov qui n’aura qu’un temps ou empreinte durable sur les approches et les politiques? Certains y voient une “remise en cause des indicateurs d’analyse de développement”.
Tedros Adhanom Ghebreyesus (directeur général de l’OMS):
“Le moment est venu d’écrire un nouveau récit dans lequel la santé n’est pas vue comme un coût,
mais comme un investissement indispensable à des économies
qui soient à la fois productives, résiliantes et stables.”
Novembre 2020
L’article de Futura Santé cite en exemple un livre publié par un économiste français, Eloi Laurent, par ailleurs professeur à Sciences Po, à Ponts Paris Tech et à l’Université de Stanford en Californie. Titre de son livre: “Et si la santé guidait le monde ? L’espérance de vie vaut mieux que la croissance”. Sa démonstration? “L’espérance de vie et la pleine santé doivent devenir nos boussoles communes dans ce nouveau siècle, permettant de nous orienter les yeux grands ouverts dans un monde où bien-être humain et vitalité des écosystèmes sont irrémédiablement entrelacés et projetés ensemble à toute allure dans une spirale de plus en plus vicieuse qu’il nous faut à tout prix inverser. Être prospère aujourd’hui, c’est se donner les moyens de garantir la poursuite de l’aventure humaine dans vingt ou trente ans. Être prospère, c’est donc d’abord être en bonne santé. […] La leçon est implacable : détruire la Nature est un suicide social et, accessoirement, une folie économique au-dessus de nos moyens.”
Il a publié un article synthèse de ses réflexions dans la revue Germinal, sous le titre “Vers la pleine santé par l’Etat social-écologique”.
Source: “Qu’est-ce qui nous attend en matière de santé, en 2021 ?” – Futura Santé.