La Corée du Sud consacre un chapitre de son “Digital New Deal” au secteur de la santé
publié le 20 juillet 2020
En juillet, le gouvernement sud-coréen dévoilait son projet “Digital New Deal”. Cette stratégie vise à accentuer et à généraliser encore davantage la place du numérique aux divers niveaux de la vie économique ou de la vie en société.
Le plan est structuré en cinq grands chapitres, dont un dédié à la santé.
Principaux axes d’actions du “Digital New Deal”: Intelligence Artificielle (notamment via la formation de 100.000 professionnels IA), déploiement du 5G, inclusion numérique, développement d’infrastructures de soins de santé intelligents, open data (sous le slogan “data dam”, avec collecte et mise à disposition d’open data, privées et publiques, concernant de multiples secteurs d’activités)…
Au rayon santé et “infrastructures de soins de santé intelligents”, le gouvernement prévoit notamment de construire 18 hôpitaux “intelligents” d’ici 2025. Il s’agira en fait de plates-formes médicales largement numérisées pouvant assurer la surveillance de patients sur site, de piloter leur parcours de soins à l’aide de technologies de pointe, et de généraliser la pratique des téléconsultations/télé-collaborations entre institutions de soins, en temps réel, en s’appuyant sur la 5G et des solutions IoT (Internet des Objets).
Investissement prévu pour chacun des 18 établissements (dont trois devraient être opérationnels dès la fin de cette année): près de 1,5 million d’euros.
L’intention du gouvernement est également de déployer des infrastructures de consultation à distance et de financer le développement d’une nouvelle version du logiciel « Doctor Answer”, un outil basé sur l’intelligence artificielle qui permet déjà (en version 1.0) de diagnostiquer 8 maladies différentes. Le but est d’améliorer le système et de permettre le diagnostic automatisé de 12 maladies, notamment le cancer du poumon, le diabète ou encore des maladies du foie.
Un autre élément du plan “santé numérique” sud-coréen porte sur la distribution de capteurs IoT et d’assistants vocaux basés sur l’IA aux citoyens “les plus vulnérables” (personnes âgées, patients chroniques notamment). Plus de 300.000 de ces dispositifs devraient être distribués à court ou moyen terme, pour le relevé automatique de paramètres tels que le rythme cardiaque, le taux de glycémie…
Pour concevoir et déployer ces solutions de santé “intelligentes”, le gouvernement peut s’appuyer et a déjà, par le passé, passé des contrats avec diverses sociétés et opérateurs sud-coréens, tels que Samsung, KT, SK Telecom ou Lemon Healthcare.
Le Samsung Medical Center et KT collaborent au développement d’un “hôpital 5G” qui disposera de solutions telles que consultation temps réel des images de protonthérapie, formation à distance et soins collaboratifs.
En s’appuyant sur le potentiel de la 5G, d’autres projets sont en cours, par exemple entre SK Telecom et l’université de Yonsei pour développer des solutions basées à la fois sur l’IoT et l’intelligence artificielle. Entre autres une “plate-forme numérique individuelle permettant de gérer des maladies chroniques. Parmi les autres technologies santé sur lesquelles planche SK Telecom: la reconnaissance faciale (pour identification sans contact), la cryptographie quantique, les visites virtuelles holographiques, les systèmes de géolocalisation et de navigation en réalité virtuelle…
Lemon Healthcare a pour sa part développé une plate-forme de collecte, de stockage et de gestion de données hospitalières (prescriptions, certificats médicaux, dossiers médicaux) basée sur la technologie blockchain.
Sources: Korea Biomedical Review et Aju Business Daily.