Les données de santé anglaises livrées trop libéralement à exploitation?
publié le 9 juin 2021
“Royaume-Uni: le gouvernement prêt à vendre les données médicales des Anglais”. Titre interpelant dans le quotidien Le Monde qui épingle ainsi la décision du gouvernement britannique d’autoriser, en bloc, la mise à disposition des données de santé des patients du NHS à des organismes – privés ou publics. A des fins de recherche, certes, mais apparemment sans un travail de balisage ou la prise de précautions initiales d’usage.
Pour rendre cette opération possible, les médecins généralistes anglais ont été pressés de fournir les dossiers de leurs patients afin qu’ils soient centralisés (à noter que leurs collègues écossais, gallois et autres ne sont pas concernés – pour l’instant…).
Les citoyens de sa Gracieuse Majesté, pour leur part, ont jusqu’au 23 juin pour signifier leur opposition… Qui ne dit mot consent! Or, les associations de protection des données personnelles s’offusquent du manque de publicité qui a été faite au sujet de ce “hold-up” et sur les moyens d’y échapper.
“C’est complètement dingue! Le NHS Digital [filiale de gestion des données de santé du NHS, créée en 2013 pour collecter les données des médecins de ville et des hôpitaux] n’a donné que six semaines aux médecins généralistes et aux patients pour se retourner. Alors que nous sommes encore en pleine pandémie. […] Nous n’avons aucune transparence sur l’usage que les sociétés tierces feront des données, ni quels seront leurs utilisateurs finaux.”
Des actions en justice pourraient intervenir à court terme pour tenter d’y faire obstacle.