L’hôpital “hors les murs”: se trompe-t-on de politique en Belgique?
publié le 15 avril 2021
Nouveau réquisitoire pour une évolution drastique du rôle de l’hôpital, au profit de soins de santé “déportés” ou “intégrés”, au plus proche du lieu de vie. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la carte blanche du Dr Marc Tomas, cardiologue de profession, parue sur le site MediQuality. (Spécialisé en hypertension artérielle et douleurs thoraciques, l’auteur a exercé comme cardiologue à Erasme avant d’intégrer la Maison médicale de Genappe).
Il s’y interroge sur les options politico-stratégiques prises en Belgique (et en Europe) par rapport à certains frémissements relevés outre-Atlantique et face aussi aux velléités d’acteurs 2.0 tels qu’Amazon qui a inauguré son programme “Moving Health Home”.
“La question sera de savoir quelle technologie, virtuelle ou non, est la plus efficace, la plus sûre et engendre la meilleure qualité de vie pour les patients et leurs proches. Si tout ce que nous faisons est de virtualiser le monde médical actuel on n’y arrivera pas. Les technologies ne s’opposent pas, elles se renforcent”, écrit le Dr Marc Tomas.
“Le Dr John Halamka [professeur en innovation en soins de santé à la Harvard Medical School] voit l’hôpital de demain comme un centre unique de prise en charge des urgences comme l’infarctus ou l’AVC, adossé à une tour de soins intensifs. Et rien d’autre en dehors de l’imagerie qui dessert ces services d’urgence et de réanimation. Tout le reste sera hors murs. L’hôpital sera une sorte de backbone avec des fournisseurs de soins, la plupart extérieurs. Il fonctionnera comme un catalyseur et non plus comme un fournisseur central de soins pour tout ce qui relève des pathologies chroniques.”
Et de conclure: “Nous avons besoin d’une politique de santé publique qui promeut l’accès à des soins préventifs innovants, coordonnés et organisés à domicile. Par les soignants ambulatoires et de ville pour et avec les patients. Pas sous forme de tentacules hospitalières.”