Face et au-delà de la crise, le rôle des éthiciens pourrait prendre une nouvelle dimension
publié le 14 avril 2021
Santé mentale, soins aux aînés, violences familiales, enjeux éthiques, prise en charge des plus fragiles, manque de ressources adaptées – humaines et financières. Autant de défis et questionnements nouveaux ou décuplés qu’a fait surgir la crise sanitaire, “ouvrant la voie à des débats sociaux dont beaucoup ne voyaient pas l’urgence”.
Aux yeux d’Antoine Payot, directeur du Bureau de l’éthique clinique de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, “la pandémie nous a surtout renvoyé à la figure les besoins criants de nos populations vulnérables.”
Quel rôle, dans ce contexte, pour les spécialistes de l’éthique (clinique, notamment)? Confrontés à de nouveaux questionnements, ils peuvent amener professionnels, patients, organisations de soins de santé et autorités publiques vers une réflexion “out of the box”, encourager et animer la discussion…
“Le but”, déclare Antoine Payot, “c’est d’éviter la polarisation. En ayant une vision très polarisée, on a tendance à ne plus se poser de questions à savoir s’il y a d’autres manières de penser. Souvent, les médias sociaux nous confinent dans un même fil de pensée, alors que l’éthique, c’est justement de se dire “J’ai lu telle chose, mais j’ai aussi lu quelque chose qui la contredisait, alors comment est-ce que je peux aller plus loin dans cette réflexion?” Il faut donc se questionner constamment par rapport à ce qu’on lit et se demander s’il y a une voie autre qui pourrait être intéressante. L’éthique, c’est un questionnement réflexif par rapport à ce qu’on lit, ce qu’on fait et ce qu’on décide.”
A noter dans vos agendas: 16 avril 2021 – quatrième journée d’éthique clinique du Bureau de l’éthique clinique de l’Université de Montréal – Thème: “Enjeux éthiques du confinement en temps de pandémie”.
Informations et inscriptions via ce lien.
“Qu’il s’agisse de niveaux de soins, de mesures sanitaires, du report de chirurgies ou encore du protocole de triage, la pandémie a amené son lot de nouveaux enjeux pour les spécialistes de l’éthique.”
Source: le site de l’Université de Montréal.