Quel équilibre entre socio-éthique et innovation en santé? Un symposium canadien y était récemment consacré
publié le 24 février 2020
Quelques échos qui nous viennent de Montréal où se déroulait récemment, à l’initiative du Consortium Santé numérique de l’Université de Montréal, un symposium international sur le thème de l’“Innovation responsable en santé numérique”. Parmi les sujets abordés: quel impact des innovations numériques sur le mode de délivrance et la nature des soins aux patients? quelle confiance accorder à la manière dont les données patients sont et seront utilisées par le personnel soignant et le système de santé? les diagnostics posés par l’intelligence artificielle auront-ils préséance sur ceux des médecins?
En toile de fond, différents intervenants s’en sont référés à la charte éthique concoctée par l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA), qui réunit notamment des chercheurs de neuf universités.
Orateurs et chercheurs militent afin d’institutionnaliser la Déclaration de Montréal sur l’IA responsable et en faire “une prémisse à un dialogue international permettant d’encadrer les développements en santé numérique”. La directrice de l’OBVIA en appelait par ailleurs à une “réflexion éthique pour l’élaboration de normes pouvant éclairer les principes sous-jacents aux lois et règlements qu’adopteront les pays” en matière d’IA appliquée au domaine des soins de santé.
“Innovations responsables”
Une professeure de l’École de santé publique de l’Université de Montréal a pour sa part présenté un modèle dont les décideurs, notamment dans la sphère des autorisés publiques, pourraient se servir pour évaluer la pertinence qu’il y a ou non à financer des innovations reposant sur l’IA. Son modèle fait notamment intervenir des paramètres évaluant la valeur ajoutée des innovations pour la santé des individus et pour le système de santé proprement dit. Une pondération plus importante pourrait par exemple être accordée aux “initiatives qui favorisent la responsabilité des parties prenantes et qui améliorent notre capacité à diminuer les inégalités en santé tout en assurant la pérennité des services.”
Signalons encore que d’autres exposés de ce symposium ont mis l’accent sur la nécessité d’un équilibre socio-éthique (doser innovation et droit des individus) et sur la vulnérabilité du patient face au consentement à un traitement issu des technologies numériques.
A découvrir via cet article publié sur le site Internet de l’Université de Montréal.
Pour consulter la Déclaration de Montréal sur l’IA responsable, c’est par ici.
Autre ressource à consulter: le site de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique