Déploiement de DPI aux USA: du mirage au cauchemar?
publié le 4 octobre 2019
Dans certains domaines, notamment en termes d’interopérabilité, les Etats-Unis font figure de précurseur, en ce compris en matière de données médicales. Si certaines normes ont en effet été édictées, la situation sur le terrain semble parfois bien éloignée de cette perception d’Epinal.
Dix ans après la promulgation de la loi HiTech Act par l’Administration Obama, où en est le processus de numérisation et le déploiement de DPI dans le secteur hospitalier américain?
Le magazine Fortune publiait récemment un article basé sur une enquête de terrain réalisée avec Kaiser Health News. Et le tableau dressé est inquiétant.
Ses auteurs alignent une longue litanie de problèmes – liés tantôt aux logiciels DPI (en ce compris les plus populaires outre-Atlantique), tantôt aux processus d’implémentation, d’intégration voire à l’utilisation qui en est faite au quotidien.
Systèmes qui ne parviennent pas à associer des dossiers au “bon” patient, relais de demande d’examens de labo qui n’y parviennent jamais, listings de médicaments non réactualisés… Sans parler d’une (sur)charge administrative qui génère erreurs et frustrations.
Trois passages de l’article qui en disent long:
“The interviews reveal a tragic missed opportunity: Rather than an electronic ecosystem of information, the nation’s thousands of EHRs largely remain a sprawling, disconnected patchwork. Moreover, the effort has handcuffed health providers to technology they mostly can’t stand and has enriched and empowered the $13-billion-a-year industry that sells it.”
“By one measure, the effort has achieved what it set out to do: Today, 96% of hospitals have adopted EHRs, up from just 9% in 2008. But on most other counts, the newly installed technology has fallen well short. Physicians complain about clumsy, unintuitive systems and the number of hours spent clicking, typing, and trying to navigate them—which is more than the hours they spend with patients. […] The proprietary EHR systems made by more than 700 vendors routinely don’t talk to one another.”
La source du problème, selon certains observateurs, réside dans une trop forte pression pour un déploiement accéléré et un financement fédéral qui fut un réel appel d’air pour des éditeurs de logiciels qui en ont largement profité. Chacun pour sa chapelle. Un “effet d’aubaine” qui a résulté dans un morcellement, ouvrant un gigantesque chantier d’interopérabilisation.
A lire, l’article de Fortune intitulé “Death by a Thousand Clicks: Where Electronic Health Records Went Wrong”