Métavers et médecine : promesses et vigilance
publié le 27 février 2023
Le métavers, ce “monde virtuel collaboratif et immersif” qui a tant fait coulé d’encres et suscité spéculations et scénarios chimériques ces derniers mois, est-il, malgré tout, une destination pour des usages médicaux?
Le concept de jumeaux numériques, qui est l’une des composantes ou des dimensions de ce que promettent ou de ce que pourraient devenir les métavers, est lui, déjà, d’application ou considéré comme prometteur et porteur d’avancées pour la médecine – sa pratique, ses actes, sa conception… Mais quid du ou des métavers?
Dans quelle mesure le monde médical peut-il réellement, raisonnablement, en tirer parti? Pour des téléconsultations immersives? Une nouvelle dimension virtualisée pour la gestion de la douleur, comme le permet déjà dans une certaine mesure la réalité virtuelle?
Un article publié sur le site Hospitalia évoque plusieurs applications potentielles: “En chirurgie, par exemple, le métavers pourrait faciliter les collaborations internationales en offrant une représentation précise et détaillée de la zone à opérer, pour des procédures médicales plus fiables et plus rapides.
Sur le plan thérapeutique, il pourrait devenir un socle de simulation à grande échelle, en facilitant l’accès à des patients virtuels à travers lesquels seront traités plusieurs ensembles de données par des applications d’IA, pour par exemple visualiser l’impact d’un traitement ou d’un acte médical.
Pour les patients, cette réalité virtuelle permettrait en outre de mettre en œuvre une aire thérapeutique interactive, offrant une expérience réaliste en matière d’analgésie, de gestion de la douleur, de “sport-santé”, de rééducation de pointe, ou encore de médecine psychologique. Il serait alors possible d’imaginer, à moyen terme, la création de réels parcours de soins virtuels, complètement réinventés dans ce nouvel univers dématérialisé.”
Parmi les avantages évoqués, un espace qui permettrait de résoudre une partie le problème de disponibilité de ressources hospitalières, la genèse d’un environnement éducatif complémentaire des méthodes traditionnelles…
L’article évoque par ailleurs certaines questions d’ordre davantage éthiques soulevées par le métavers: énorme besoin en données qui entrerait potentiellement en conflit avec le respect de la vie privée ; défi de l’identification et de la sécurisation de l’“avatar”, double nécessairement fidèle du patient ; mise en pratique du consentement du patient ou du principe de garantie humaine dans un environnement virtuel ; transparence du métavers médical ; risques de déshumanisation des pratiques, des relations…
Article à lire sur Hospitalia, sous le titre “Le métavers au service de la santé de demain : quelles espérances et vigilances éthiques ?”