Quelle politique (e-)santé avec le nouveau gouvernement wallon ?
publié le 16 juillet 2024
Quelles actions, impulsions ou orientations peut-on attendre du nouveau gouvernement régional en matière de santé et, plus spécifiquement, d’e-santé ? On ne le saura qu’à l’usage, la Déclaration de politique régionale étant restée plutôt vague et discrète sur le sujet. Alors même que Les Engagés, le parti dont est issu le nouveau ministre , avait été plus loquace, y consacrant plusieurs éléments de ses “priorités”. Pour rappel, selon un article qu’avait publié le média Le Spécialiste, il était question de “numérisation du paysage de la santé en Wallonie”, du moins en vue d’“améliorer les interactions entre les différents acteurs [ce qui] permettra de mieux travailler, d’optimaliser certains coûts, et d’avoir des réductions à terme parce que le système sera plus efficient”.
Mais, dans la Déclaration de politique générale, on ne trouve qu’une simple petite phrase (guère éclairante) à propos de la ”digitalisation et dossier informatique” : “La digitalisation et le développement des outils informatiques feront l’objet d’une attention particulière tout comme l’implémentation du dossier informatisé médico-social de l’enfant en lien avec le dossier médical global et son dossier PSE [promotion de la santé à l’école].”
Un peu court de l’avis de nombreux observateurs. Parmi eux, le Prof. Giovanni Briganti, titulaire de la Chaire IA et médecine digitale à l’UMons et copilote du groupe de travail Santé d’AI4Belgium, qui, dans un tribune publiée par Le Spécialiste, déplore que “seulement six lignes de la Déclaration de Politique Régionale touchent aux données de santé, sans mention de santé numérique, télémédecine, ou autre.”
Il rappelle dès lors aux deux présidents de parti à la manoeuvre pour la prochaine législature wallonne (et communautaire) que la région francophone du pays “est pionnière dans les domaines de la santé numérique et de l’intelligence artificielle”, que la volonté de former mieux et davantage les professionnels de santé aux nouveaux défis et potentiels des solutions numériques de santé trouve un premier écho au niveau de la formation, que “l’IA et la santé digitale ont été des priorités lors de la précédente législature”. Et, dès lors, que ces atouts, ces opportunités et les besoins auraient sans doute justifié davantage de perspectives et d’engagements.
Il écrit en outre que “les citoyens méritent de recevoir un retour sur investissement par rapport à leurs données de santé”. Une position qui, bien entendu, suscite et mérite un débat.
Il propose dès lors que quatre initiatives, jugées prioritaires à ses yeux, soient prises :
- – “financement, pour les structures de soins dépendantes des niveaux de pouvoir régional et communautaire, de l’innovation en santé digitale
- – instauration d’un Observatoire de la Santé Numérique Wallon
- – soutien aux entreprises qui développent de l’IA en vue de l’application de la compliance au futur AI Act
- – financement dans chaque université de postes visant à l’enseignement et à la recherche en matière de santé digitale.”
A lire dans sa lettre ouverte, via ce lien.